Dimanche matin à l'heure de la messe, j'allais chez Viking. Je venais d'exploser
une bouteille de monoï sur la tête de petit Pua. Au pied de la deuxième
passerelle verte, la providence s'est incarnée dans un porteur de bonnet. Posé
sur un muret. L'homme lisait un petit évangile relié en cuir rouge. Avec une
croix d'or sur le cuir rouge. J'identifiais aussi une blessure défensive.
Egratignure sans équivoque. Une croix gammée tatouée sur la joue droite. Le
lecteur des évangiles n'avait pas eu le choix, il était passé par quatre murs
sans fenêtres. C'était comme si il avait un aigle et un serpent sur l'épaule
droite. Il devait souvent ruminer sur ce muret.
L'homme au bonnet s'appelait Richard. Il s’apprêtait à repartir pour les
Tuamotu. Il était venu faire des courses. Sinon il vivait là-bas au secteur :
Rairoa. Ça faisait un moment que j'en entendais parler, de ce secteur. On
discuta, et alors l'homme au bonnet dit que j'avais qu'à venir avec lui au
secteur, il avait un grand secteur carrément loin du village.
Je pouvais faire quatre tonnes en un mois si j'étais fort. Au prix du
coprah, quatre tonnes ça valait vraiment le coup... J'ai dit que j'allais
venir, mais pas tout de suite; bientôt. D'abord, j'avais une affaire à régler.
Une affaire importante. Il me donna un numéro de vini. On s'est serrés la main
avant de se séparer.
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